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Sao Mai
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Que se cache-t-il vraiment derrière le Bourgeois, cette figure politique et psychologique à première vue transparente, inodore et sans saveur ? Quels mystères inavouables, et terrifiants, recèlent ces gras visages illuminés de bon sens et ces airs bonhommes, innocemment satisfaits ? Y aurait-il d'inquiétants secrets méritant de se voir divulgués, liés à la genèse de cette classe sociale étrange, finalement parvenue au pouvoir total, et à l'emprise complète sur l'ensemble du monde moderne ? Pour le savoir, quoi de mieux que d'écouter ce que disait - voilà plus d'un siècle - celui qui, au plan littéraire, fut certainement dudit Bourgeois l'un des ennemis les plus acharnés, et talentueux : l'immense poète Villiers de l'Isle-Adam (1838-1889) dont les contes ici rassemblés, légers, irrésistibles de drôlerie et de fiel, contribueront certainement à l'édification, sur cette douloureuse question scientifique, du plus large des publics.
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Jesús Arriaga, dit Chucho el Roto (1834 ?-1885) demeure probablement aujourd'hui, aux yeux des Mexicains, le bandit le plus célèbre et le plus emblématique ayant jamais écumé leur pays. La série contant son incroyable épopée fut à partir de la fin des années 1960 l'un des plus grands succès de la télévision nationale. Des pièces de théâtre, des films lui ont également été consacrés, certains peu après sa mort tragique dans l'une des plus ignobles prisons du monde, véritable Alcatraz mexicain : le bagne de San Juan de Ulua, où ce roi de l'évasion connut l'Enfer, et qui aura vu défiler tant d'autres réfractaires au régime de Porfirio Diaz. Mais qui était vraiment ce personnage de légende ? Peut-on reconstituer, par bribes, l'histoire authentique de ce charpentier misérable devenu hors-la-loi, et dont les Mexicains se plaisent à douter, aujourd'hui encore - comme pour Zapata - qu'il soit bien mort et enterré ? Ses biographies écrites, quasiment inexistantes, laissent la part belle au cinéma et aux chansons populaires. Celle présentée ici, éditée anonymement en 1916 et republiée depuis à maintes reprises, a fait rêver des générations de lecteurs. Elle n'avait jamais été traduite en Français. Écrit au coeur des tourmentes de la Révolution, l'ouvrage y jette un regard nostalgique sur l'âge d'or d'un banditisme - presque un dandysme - d'honneur, effondré depuis sous le poids sanglant de l'Histoire.
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Huit nouvelles, huit histoires sèches, troubles et glaçantes. Les dessous sordides, et la signification réelle d'un combat de boxe perdu d'avance, l'échec cruel d'un séducteur méthodique, les déconvenues d'un gendarme mobile, ou d'un couple de vigiles, brutalement confrontés à une violence inimaginable. Huit angoisses s'abattant, chacune à sa façon, sur des victimes que tout semblait éloigner.
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Revue des grands connards & têtes molles de l'époque de la première internationale (1864-1872) et quelques têtes dures qui l'ont faite
Gérard Godfroy
- Sao Mai
- 24 Janvier 2019
- 9791095273011
Qui était exactement l'anarchiste et bandit russe Netchaïev ? Qu'appelle-t-on la "République des Jules" ? Quelles furent vraiment les activités internationales de la Première Internationale (1864 - 1872) ? Et les liens de celle-ci avec les mouvements féministes de son temps ? Telles sont les questions traitées par Gérard Godfroy, avec autant de légèreté que de science, d'humour que de précision, de méticulosité que d'irrévérence.
Loin des études universitaires ou marxologiques convenues, sur cette grande période révolutionnaire toujours aussi évocatrice, son abécédaire désordonné, foutraque et jouissif, en réconciliera plus d'un avec l'histoire : la grande et la micrologique.
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Emeutia erotika, un recueil de 6 nouvelles érotiques écrites par une photographe, Lilith Jaywalker également passionnée par la critique sociale radicale, et l'émeute notamment. Ou comment, en bref, trouver des charmes aphrodisiaques à la guerre sociale et, symétriquement, un intérêt politique au vice, à l'en-dehors, à l'hors-norme sexuel et amoureux... Le désir ouvre en nous - toujours - les mêmes chemins de feu. Frottements, chaleur, pointes de flammes légères, combustion généralisée. L'incendie lèche les corps comme il lèche les forêts profondes. L'émeute embrase une foule comme deux amants s'allument, jetant en pleine lumière l'énergie qui les ronge. Mais que la luxure s'invite au coeur même de l'émeute, le feu, alors, échappe à tout contrôle... Lilith Jaywalker, enfant d'un Paris révolu, où la curiosité des petites filles éternelles trouvait encore à se satisfaire, a persisté, en grandissant, dans la paraphilie sociale et politique. Ses préférences pour l'étrange, la révolte, le dérèglement en général, n'ont cessé de lui offrir, au cours de sa vie, de singulières rencontres et expériences. Le recueil de nouvelles Emeutia Erotika est son premier livre. Du cul d'ultra-gauche, en quelque sorte. Par une libertine très adroite.
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Après Emeutia Erotika, son premier recueil de nouvelles, Lilith Jaywalker jamais en peine de confusion des genres interroge dans Rectoverso le désir masculin. Désir homosexuel, désir hétérosexuel : le plaisir des hommes, donc, tous les hommes, tel que vu et senti par une femme indélivrée du mâle, titillant la curiosité androgyne d'une paraphile infatigable envers ce qui le déclenche, l'excite, le tend et, enfin, le soulage (ou non) ! Du mystérieux chant d'une sirène jouisseuse de cour d'immeuble, torturant les sens d'un locataire mélomane, jusqu'aux remous hardcore de quelque Fleuve Alphée mémorable, refluant depuis le cur d'un amant en extase vers son fondement essentiel, au pied d'un célèbre tableau symboliste, l'auteure nous offre ici un nouvel aperçu déjanté de son imaginaire, et de son talent.
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De nos jours, Paris et Montreuil, un jeune révolté s'étant découvert d'incroyables super-pouvoirs, se lance aussitôt, avec une poignée de camarades, dans une guerre sociale totale. Sur ce chemin chaotique, évoquant le spectre allié d'insurrections passées, croisant moult monstres et créatures étranges, s'affrontant sans répit à des esprits adverses déchaînés, certain(e)s feront aussi leur propre éducation sentimentale. Oeuvre touffue, inspirée, délirante, Henriette et le Bonhomme-Bobine fut porté durant des année, au gré de ses dérives et pérégrinations, en l'esprit de Laurent Diox, dont c'est là le premier livre. Pour l'occasion, et selon le mot de Giono, son cerveau aura assurément pris les dimensions de l'Univers.
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Tableau de Paris sous la Commune ; désir d'être un homme
Auguste de Villiers de l'isle-adam
- Sao Mai
- 15 Novembre 2008
- 9782953117615
Comment un aristocrate catholique bascule brusquement dans le camp de la Révolution et, promeneur émerveillé, décrit le Paris communard, devenu capitale de tous les possibles. Ce texte rare, dont la dernière édition remonte à plus de vingt ans, permet de visiter de belle manière la vie et l'imaginaire de Villiers de l'Isle-Adam, l'un des écrivains français les plus méconnus, et précieux.
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Le plus moderne et aussi bien le plus archaïque des totems réglant, implacables, la vie fragile des hommes : tel est le Chiffre, héros véritable, mystérieux et terrible, de ce recueil de trois nouvelles, le premier ouvrage de Guénaël Visentini. On suit d'abord avec Vania, le destin d'un ancien homme d'argent, bourgeois devenu résistant communiste et ayant ainsi, pour l'heure, semblablement vécu de ruptures et de choix décisifs, puis dans Cinq - le texte donnant son nom au recueil - celui d'un mathématicien fiévreux s'affrontant un soir à ses hôtes, dans un château où plane encore le souvenir terrifiant de vivisecteurs humains au service du Progrès, quand l'Encyclopédie de Diderot bénissait ce genre de pratiques. La dernière nouvelle - YBBS - évoque un aventurier réveillant, à l'aube de la dernière guerre mondiale, par sa seule arrivée au coeur d'une vallée perdue et oubliée, une sauvagerie des plus lointaines, soudain en phase avec l'Histoire et ses massacres... Cinq frappe d'emblée par la résonance inhabituelle de son écriture, l'impression singulière, et mêlée, qui s'en dégage, à la fois d'une parfaite maîtrise et d'une délicate nostalgie. Sa violence troublante, sa douceur d'étrangeté et d'inquiétude, la tension s'y manifestant toujours entre grâce, chute et nécessité concourent à faire de ce livre un petit chef d'oeuvre, et de sa publication, un événement Il avait chaud, « froid » c'était une manière de sentir tout à l'heure. Ou bien le vin. Des mots, enchaînés comme des perles, de frêles diamants sur fils d'or. Ce doigt, que voulait-il ? La fin. 00. Tout de suite. Ce serait, bien dit, mieux dit : il vit ce doigt brandi sur sa vie, elle avait été de quoi ?, et pourtant ils furent là... petit Kekkonen. Viele, hanté par ces voix, tout retourné par ce long songe au chiffre inconnu, avait été débusqué, coupable.
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Dynamite ! un siècle de violence de classe en Amérique ; 1830-1930
Louis Adamic
- Sao Mai
- 18 Octobre 2010
- 9782953117646
Louis Adamic, immigré yougoslave ayant pris part, au début du vingtième siècle, à tous les combats de classe du prolétariat nord-américain, raconte de l'intérieur les stratégies de violence du patronat, et de riposte des ouvriers, syndiqués ou non, qui lui firent face à différentes époques.
Des Molly Maguires Irlandais à la fondation de l'IWW, du martyre des anarchistes de Chicago au règne des gangsters de l'AFL, Dynamite ! raconte comment, à la répression capitaliste impitoyable de toutes les tentatives d'améliorer - un tant soit peu - une condition de misère, le prolétariat finit par opposer une brutalité conséquente, à la fois spontanée et consciente, cristallisant parfois en terrorisme, et aboutissant notamment à la naissance du crime organisé (le " syndicat du crime ") aux Etats-Unis.
Sorti aux USA pour la première fois en 1931, jamais publié intégralement en France, ce classique des classiques de l'Histoire sociale américaine, encensé en son temps par Manchette - après bien d'aubes - fait ici l'objet d'une traduction inédite. agrémentée d'un abondant corpus de notes, d'indications biographiques et chronologiques de première utilité.
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Il aura fallu une petite semaine, à l'occasion de l'insurrection démocratique de Dresde en mai 1849, pour que Richard Wagner, dont la carrière de compositeur officiel commençait juste à décoller, envoie promener ses ambitions et se jette à corps perdu dans la bataille révolutionnaire. Ses amis, qu'il côtoie à l'époque sur les barricades, s'appellent alors Michel Bakounine ou August Rockel. Contrairement à ces derniers - qui seront capturés et condamnés à mort - Wagner parvient à fuir après la défaite, traqué par toutes les polices d'Allemagne. Avant, pendant et après l'échec de la Révolution saxonne, sa pensée politique, parfois radicale quoique souvent confuse et sinueuse, se sera exprimée dans un certain nombre d'articles, de libelles, de pamphlets largement oubliés dont l'Art et la Révolution (1849) constitue certainement l'un des exemples les plus aboutis. Wagner y prononce - au nom d'un Art idéal, social et unificateur droit issu de la Grèce antique - une sentence de mort implacable contre la vieille société bourgeoise, contre sa division du Travail, son amour de l'Argent corrupteur, sa repoussante médiocrité. Étrange destinée que celle de cet homme, promu des décennies plus tard l'idole de cette oligarchie auparavant tant abhorrée, sinon l'inspirateur de sa fraction la plus réactionnaire et obscurantiste. C'est cette contradiction vivante, exceptionnelle, au sein d'une même trajectoire artistique qui se trouve aujourd'hui présentée au lecteur.