Pendant les Années Folles, Suzy Solidor osait chanter haut et fort "Ouvre tout ce qu'on peut ouvrir, dans les chauds trésors de ton ventre, j'inonderai sans me tarir l'abîme où j'entre." Belle audace. Selon les époques, l'homosexualité féminine fut frappée d'opprobre, niée, invisibilisée. Mais clandestine ou pas, à mots couverts ou crus, cette réalité vécue a trouvé pour se dire la voie de la chanson.

Rendant à Sappho ce qui est à Sappho, cet ouvrage illustré de dessins de Julie Feydel retrace l'histoire de 50 chansons lesbiennes - de la complicité de leurs paroliers et parolières et de leurs interprètes, aux cabarets et aux clips, de la réception par la critique à l'accueil du public... qui ne sait pas toujours ce qu'il fredonne.
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Un soir de 1946, Alan Lomax, inlassable collecteur de musique populaire, réunit dans un studio d'enregistrement new-yorkais trois légendes noires du Blues, loin du sud ségrégué dont ils sont originaires. Il leur pose une question aussi simple que profonde : "D'où vient le blues ?". Les trois hommes, dont l'anonymat fut préservé jusqu'à leur mort par crainte des représailles, profitent de cet instant de répit pour raconter sans retenue le monde qui enfanta leur musique amère et salvatrice : l'esclavage prétendument aboli , la solitude, la misère, l'errance, la peur, l'espoir d'une vie meilleure. Le Blues par ceux qui l'ont vécu. Des échanges rares qui n'ont rien perdu de leur force, proposés ici en version bilingue. Nouvelle édition augmentée.

Cette autobiographie, écrite en 1908, se construit en une succession de tableaux intimistes, mondains ou comiques, qui relatent le surprenant parcours et les nombreuses rencontres de l'une des reines de la Belle Époque, Loïe Fuller. Créatrice de la danse Serpentine, par ses gestes hypnotiques, ses jeux de voiles et de lumières, Loïe Fuller fascina Toulouse-Lautrec, Nadar, Méliès, Rodin, les frères Lumière ou Mallarmé et devint l'égérie des symbolistes. Cette Aladine occidentale, adulée aux quatre coins du monde, fut aussi une féministe avant l'heure. Cette autobiographie, précédée d'une préface de Giovanni Lista, s'achève sur un cahier de vingt-neuf illustrations et cinq textes théoriques inédits de Loïe Fuller. Cette édition revue et augmentée s'accompagne d'une postface de Claudia Palazzolo.

Les sorcières descendent de leurs balais, abandonnent leurs chaudrons et passent à l'électricité : elles branchent leurs micros, leurs guitares et leurs amplis pour nous jeter un sort avec la musique envoûtante qu'elles concoctent. Ces artistes-sorcières se nomment : Kate Bush, Stevie Nicks, Yoko Ono, Nina Simone, Anne Sylvestre, Marianne Faithfull, ou encore Lana Del Rey. Abandonnant grimoires et chats noirs, les sorcières reviennent dans la culture populaire, jusqu'à revendiquer ce qui pendant trop longtemps fut un signe d'infamie, ou comme le chante Yoko Ono : « Yes, I'm a Witch » !

Avec "Une semaine de bonté", sans doute le plus célèbre des livres de collages, les éditions Prairial achèvent de rééditer la trilogie des romans surréalistes de Max Ernst. Publié en 1934, ce chef-d'Å'uvre puise aux mêmes sources que "La femme 100 têtes" (1929) et "Rêve d'une petite fille qui voulut entrer au Carmel" (1930) pour donner corps à ses monstres et à ses visions nocturnes : les romans populaires et les revues scientifiques du XIXe siècle. Mais il va plus loin par son ampleur, sa perfection formelle et sa noirceur sadienne, celle d'une époque où tout faisait déjà pressentir la seconde guerre mondiale.

Les conversations entre Pier Paolo Pasolini et Gideon Bachmann (photographe, réalisateur et journaliste américano-allemand) réunies dans ce livre sont longtemps restées confidentielles et n'ont été publiées en Italie qu'en 2015. Ce document exceptionnel a été enregistré au fil d'une amitié de quinze ans allant des débuts de Pasolini en tant que réalisateur avec Accattone (1961) jusqu'à son dernier film, Salo ou les 120 journées de Sodome (1975). Structurés autour de trois thèmes fondamentaux chez Pasolini (polémique, politique et pouvoir) ces dialogues déploient de riches réflexions autour de l'art, la religion, le langage, la société, la poésie, l'histoire, et bien sûr le cinéma.

Avec Love Saves the Day, l'historien britannique Tim Lawrence raconte l'histoire définitive de la culture dance music états-unienne des années 1970, de ses racines souterraines à NoHo et Hell's Kitchen à son épanouissement tapageur dans le centre de Manhattan, en passant par sa transmission à travers les banlieues américaines et les hauts lieux urbains tels que Chicago, Boston, San Francisco, Los Angeles, Newark et Miami. Entre virées nocturnes, musique radicale et sexualité polymorphe, c'est une plongée d'une précision hallucinante dans les techniques de mix des DJ de l'époque, l'architecture des salles et les disques les plus excentriques, aux sources des conceptions contemporaines du dancefloor.

Rêve Akerman est une fiction empruntant la trajectoire de Chantal Akerman à travers sa filmographie, de son premier voyage à New York en 1971, où jeune cinéaste elle découvre les films de Mikael Snow, Andy Warhol ou encore Jonas Mekas qui nourriront son univers jusqu'à No Home Movie en 2015, où elle filme sa mère, à qui elle consacre également un livre : Ma mère rit. Rêve Akerman est une réaction, celle d'un regard qui imagine une vie à travers une oeuvre, y éprouve sa sensibilité et recompose une époque.

Depuis une vingtaine d'années, Akira Yamaguchi impose un style de peinture unique, mélange de classicisme et d'irrévérence contemporaine qui font de lui l'un des rares artistes nippons autant renommé à l'intérieur qu'à l'extérieur du Japon. Dans ses toiles gigantesques à la puissance narrative indéniable, on embarque dans un voyage spatio-temporel où l'on croise des chevaux-motos, des samouraïs prenant le thé, ou encore des divinités guerrières androgynes qui nous toisent avec dédain. Hommage à la peinture traditionnelle et au manga des années 70, son oeuvre n'est pas non plus dénuée d'esprit et encore moins d'humour. Derrière la démonstration graphique, c'est l'histoire du Japon qui se déroule, émaillée d'une satire de la mondialisation et du progrès.

En vif, relate le quotidien d'une quinzaine d'adolescents, placés par l'Aide Sociale à l'Enfance dans la Maison d'enfants à Caractère social (M.E.C.S). Le texte écrit par Valentine Gauthier Fell est le fil narratif de l'édition, une chronologie sur deux journées, qui permet de s'immerger dans la vie de la M.E.C.S. Il pose le contexte, ponctue les images, cisaille leur flot. Les images prises par les adolescents, avec et sous le regard de Rebekka Deubner, sont les voix intimes du livre. Les jeunes se sont emparé de l'appareil photo pour s'approprier, enregistrer et dévoiler leur vie singulière. Si le texte se fait squelette, les images se font tripes et muscles.

Aurélien Vallade est tatoueur à Angoulême depuis le vingtième siècle sous le nom de Joe Moo, reconnu très largement dans le milieu pour sa technique, son inventivité, sa connaissance des diverses traditions. Dans ce livre, il partage sa curiosité pour des formes traditionnelles du tatouage, en remontant plus de 3?000 ans avant notre ère, jusqu'à Otzi, premier corps humain tatoué conservé. À partir de documents allant des gravures préhistoriques aux momies en passant par les vases grecs, les gravures ou les photographies, venant de partout dans le monde, il remet en situation des corps ornés, supposés ou avérés dans des dessins vivants et passionnants. Cela l'amène à comparer et retrouver des motifs qui pourraient bien avoir traversé les siècles et les pays pour toujours être tatoués aujourd'hui. Un texte à la fois personnel et très documenté complète ses recherches graphiques. Lire la suite Fermer

Si Audimat publie des essais dignes des meilleures enquêtes en sciences humaines et sociales, elle représente plus qu'une revue d'analyse des musiques populaires. Elle s'intéresse à la façon dont la vie résonne dans la musique et insiste sur la subjectivité des points de vue. Au sommaire de ce numéro : la haine et la misanthropie dans le rock contemporain, country & variétés, une histoire culture du voguing, les rapports rap français / police / justice...

Coline Pierré nous emmène dans une réflexion politique autour des fins de films et de livres. Elle regrette que la plupart des fins soient tragiques et qu'on l'accepte. Elle propose un plaidoyer pour l'imagination avec une défense de l'optimisme, du romantisme et de la littérature féminine. Elle veut que les fins heureuses deviennent des armes politiques et des instruments d'émancipation sociale, en utilisant la démarche féministe et des autres luttes. Parce que l'espoir est profondément de gauche et accompagne chaque lutte émancipatrice, c'est un texte essentiel pour continuer de rêver aux lendemains qui chantent.

« I am an anarchist... » Sex Pistols

Le punk est-il anarchiste ? En s'intéressant aux différentes facettes de la première vague punk qui déferle à la fin des années 1970, le chercheur et musicien Jim Donaghey nage à contrecourant dans les relations entre les deux mouvements. Révolte, provocation, critique des institutions, rejet de l'avant-gardisme et nécessité de s'organiser sans l'industrie du disque font-ils du punk une culture libertaire ?

« Si quelqu'un nous avait parlé de Bakounine, nous aurions probablement pensé qu'il s'agissait d'une marque de vodka. » Penny Rimbaud (Crass)

À l'occasion de l'Exposition universelle d'Osaka (avril-octobre 2025), CARNETS D'AILLEURS propose une découverte dessinée de la 3e plus grande ville du Japon et poumon économique du pays. Avec les dessins de : Arnaud De Meyer, Joël Alessandra, Lapin, Konoki Mishushoa, Jonathan Edwards...
Notre projet : vous montrer le monde avec l'oeil bienveillant des carnettistes les plus talentueux de France et d'ailleursâeuros Des sensations plus que des reportages. Chacun et chacune partage par ses textes et ses dessins la relation intime nouée avec un lieu, un site, un peuple....

Le nouveau ChériBibi explore la culture populaire des Amérindiens contemporains (des États-Unis au Canada, de la littérature au cinéma) en faisant un détour par la péninsule ibérique (interviews de Fermin Muguruza, Alex de la Iglesia, Carlos Azagra, Decibelios et article sur le ciné «Â quinqui ») avec un arrêt en Jamaïque (interviews de Stranger Cole, Justin Hindes, Skully & Johnny Moore). On cause aussi de romans noirs féministes avec Louise Mey, du groove radical de la diaspora indienne à Londres avec Asian Dub Foundation, mais aussi de polo-vélo prolo et d'immigration dans le cinéma de science-fiction, pis on en oublie... Tout ça avec plein d'images pour donner le goût au métissage !  

"Moi, Cennino, fils d'Andrea Cennini, né à Colle Val d'Elsa, fus formé aux secrets de l'art pendant douze ans par le fils de Taddeo, Agnolo de Florence, mon maître. Lui-même apprit son art de Taddeo son père. Taddeo fut baptisé par Giotto, qui le garda comme élève pendant vingt-quatre ans. Giotto changea l'art de la peinture , de la forme grecque il la conduisit à la forme latine moderne. Il posséda l'art le plus complet que jamais personne ait eu ensuite en sa puissance." IL LIBRO DELL'ARTE est le des premiers traités des arts de l'histoire occidentale. Probablement écrit à la fin du XIVe siècle, il décrit l'ensemble des techniques employées dans les ateliers ainsi qu'un mode de vie entièrement dévoué à la pratique artistique. Précédé des préfaces de Marie Doyon et Magali Fenech, du chevalier Tramboni, de Victor Mottez, puis d'une lettre d'Auguste Renoir. Il est complété d'une postface sur les techniques de la fresque écrite par Victor Mottez. Gravure de couverture d'Aurélie Pagès. Lire la suite Fermer

Pendant trop longtemps, la musique a été une affaire d'hommes. Heureusement, plusieurs groupes de femmes ont réussi à imposer leurs voix, à faire retentir un cri et un son féministes. Les Slits, les Raincoats, Gina Birch, Brigitte Fontaine, le groupe Orchidée et Agnès Varda, Bikini Kill, Le Tigre, Peaches, Sonic Youth et surtout Kim Gordon ont contesté le sexisme par leurs performances et leur radicalité pour s'approprier la scène et défendre le droit des femmes. Par le choix de dix chansons qui abordent différentes thématiques liées au féminisme, Paula Ringer met en relation le punk rock et la chanson française avec la pensée féministe de Simone de Beauvoir, Hélène Cixous, Monique Wittig et Judith Butler. L'ensemble des chansons choisies par Paula Ringer transmettent un message féministe et anti-patriarcal. Lire la suite Fermer

En 1973, au cours d'un entretien radiophonique, Jacques Lacan lance cette proposition : « L'analyse c'est le poumon artificiel grâce à quoi on essaie d'assurer ce qu'il faut trouver de jouissance dans le parler pour que l'histoire continue. » Quelques mois plus tard, en 1974, Yves Simon propose une formule-talisman : « Respirer, chanter ». Tout comme la psychanalyse, la musique constituerait-elle un moyen de se construire un poumon artificiel, c'est-à-dire de continuer à chanter, vivre, respirer malgré tout ce qui tendrait aujourd'hui à rendre la vie invivable, irrespirable ?

1983 : Après quelques concerts rares mais toujours remarqués, Bérurier Noir devient un véritable phénomène, grâce au bouche à oreille de la scène punk et appuyé par une propagande imprimée percutante. François et Loran communiquent tous azimuts, avec autant de disponibilité pour les petits fanzines locaux, les radios alternatives que la presse nationale. En 1986, ils décident de rassembler et diffuser tout ceci dans leur propre dossier de presse autoproduit. L'abondance d'articles et d'interviews permet de sélectionner les plus intéressants, les plus originaux et parfois même, les plus élogieux. Une saga enragée et furieuse pour quiconque s'intéresse à l'histoire des Bérus et du mouvement rock alternatif.

Cette publication s'inscrit dans le parcours de recherche et de création à la fois personnel et collectif de son auteur, architecte de formation mais également artiste dans la pratique. À la croisée des formes, entre essai théorique, publication de recherche et journal monographique, elle constitue une forme de compilation éditorialisée. Elle intègre des registres variés dont les résonnances peuvent être diversement réactivées en fonction des profils de lecteur. Chercheurs, professionnels ou simples observateurs de ces pratiques contemporaines qui se situent à la frontière entre architecture, art urbanisme et politique y trouveront une matière concrète et théorique permettant de mieux saisir ces pratiques «situées» qui renouvellent le rapport aux disciplines, aux territoires et aux modalités d'un «faire projet» singulier dans les processus et les formes qu'il engage et produit. Lire la suite Fermer

Carnets d'ailleurs, c'est la nouvelle revue papier qui vous emmène à la découverte du monde comme vous ne l'avez jamais vu, à travers le regard des carnettistes les plus talentueux. Carnets d'ailleurs, c'est la rencontre du voyage et du dessin comme un art de vivre, des voyages où l'on prend le temps de contempler, d'échanger... Carnets d'ailleurs, c'est une revue de 172 pages conçue avec passion, qui proposera tous les trois mois des récits de voyage et de découverte, dessinés au bout du monde ou au coin de votre rue. Dans le numéro 3 : LAMAZOU, ZEP, SIMON...

Aux États-Unis, le rap des années 2010 s'est placé sous le signe de la fiction et du récit. De billy woods à Kendrick Lamar, de Kanye West à Kevin Gates en passant par Chief Keef ou Earl Sweatshirt, ce livre aborde une génération d'artistes qui a traversé les théories du complot, l'héritage de l'esclavage et les crises envi- ronnementales, et qui s'inspire du fantastique, de la science- fiction ou des écrits religieux. Entre critique culturelle et poème épique, ses auteurs, animateurs du podcast de référence Fusils à Pompe, nous accompagnent parmi les personnages de criminels psychotiques, les flux de conscience poétiques et les scènes d'humour les plus gore. Autant de façons de distordre la réalité, à défaut de toujours pouvoir lui échapper. Lire la suite Fermer

L'artiste mexicaine Frida Kahlo fascinait ses contemporains par ses tenues et inspire encore aujourd'hui de nombreux couturiers et créateurs de mode. Qu'elle porte les exubérants costumes traditionnels indigènes, qu'elle se travestisse en homme ou qu'elle arbore fièrement son corset orthopédique en guise de bustier, peu de peintres ont, comme elle, mis en scène leur garde-robe. Mais, pour cette artiste féministe et engagée, les vêtements sont plus qu'un simple atour : ils sont une seconde peau qui mue au fil de sa vie et nous révèlent ses choix identitaires et idéologiques. Nouvelle édition luxe et augmentée à l'occasion de l'exposition dédiée à la garde-robe de Frida Kahlo au Musée Galliera de la mode à Paris.