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Editions Chandeigne&Lima
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Le chasseur d'éléphants invisibles
Mia Couto
- Editions Chandeigne&Lima
- Lusitane
- 20 Janvier 2023
- 9782367322438
Si la toile de fond touche à l'actualité, la plume, elle, est toujours aussi poétique. L'auteur interroge les enjeux des sociétés contemporaines post-coloniales en posant les termes d'un dialogue entre leurs différentes composantes. Chaque parole, chaque être, chaque contexte est pris en considération. Au fil des nouvelles, se dévoile alors la complexité du Mozambique contemporain. Un pays monde, un pays de décalages.
Avec tendresse et sensibilité, les singularités de chacun mises en exergue servent finalement à montrer not -
Le chat et le noir
Stanislas Bouvier
- Editions Chandeigne&Lima
- Serie Illustree
- 10 Novembre 2022
- 9782367322483
« Il paraît qu'il acquit cette apparence, en totalité noire, à la suite d'une frayeur. Je vais vous conter ici comment eut lieu ce passage du clair à l'obscur. Le cas, je vous en avertis, n'est pas clair du tout. » Ce il est un petit chat qui, désobéissant à sa mère, va dépasser la limite entre lumière et obscurité malgré sa peur du noir. Un chat ayant peur du noir? Voilà qui est curieux... mais ce petit chat est chacun de nous, petits ou grands, avec nos craintes face à l'obscurité et aux côtés sombres ou inconnus de la vie.
Riche d'une langue inventive et souvent drôle, ce texte enchante les enfants et séduit les adultes. Son auteur, Mia Couto (Mozambique), déjà très connu en France, est aujourd'hui un des auteurs majeurs de la langue portugaise ; le peintre Stanislas Bouvier, transpose dans un livre son univers teinté d'onirisme et de mystère. -
« L'INDÉCISION de la pluie n'était pas motif de joie. Malgré tout j'inventai une facétie : mes parents m'avaient toujours traité d'ébahi. Ils disaient que j'étais lent pour agir, attardé pour penser. Je n'avais pas vocation à faire quoi que ce soit. Peut-être n'avais-je même pas vocation à être. Eh bien la pluie était là, clamée et réclamée par tous et finalement aussi ébaubie que moi.
Enfin, j'avais une soeur tellement maladroite qu'elle ne savait même pas tomber. » À Senaller, un village dont on ne peut que partir, la pluie ne tombe plus, elle demeure en suspens. Le fleuve est à sec, la sécheresse menace. Le village est-il la proie d'un châtiment divin ou des rejets de l'usine installée à proximité ? Devant l'impuissance des commandeurs de nuages et des villageois, la mère du narrateur décide de se rendre à l'usine... Devenu le complice malgré lui d'un terrible secret, l'enfant n'a pas d'autre choix que de protéger sa mère de la fureur paternelle. La présence aimante du grand-père est l'unique refuge du jeune garçon. Afin que la pluie tombe à nouveau, la famille devra dérouler les fils de son histoire et revivre la légende des Ntowenis.
Dans ce récit hanté par le conte, Mia Couto déploie toute sa puissance poétique et créatrice pour toucher au plus près la destinée des êtres dans un Mozambique encore à naître.
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De vibrants portraits de femmes aux prises avec leurs désirs, leurs amours déçues et leurs blessures assassines, des êtres qui réinventent le réel, des enfants qui revisitent leurs rêves : telles sont les perles de verre (missangas) qui composent cette oeuvre où Mia Couto invente un univers singulier et un langage unique, africain et universel. Mêlant harmonieusement registres littéraires et populaires, jeux de mots et mots-valises, ces nouvelles lapidaires tantôt cruelles, tantôt drolatiques, incarnent ici l'art du conte porté à sa perfection. Mia Couto, né en 1955 au Mozambique, s'affirme de livre en livre comme le plus inventif et le plus fascinant des écrivains de langue portugaise.
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Le dernier vol du flamant
Mia Couto
- Editions Chandeigne&Lima
- Lusitane
- 17 Septembre 2015
- 9782367321189
Tizangara, village imaginaire du Mozambique, est le théâtre d'événements délirants. Les casques bleus, venus surveiller le processus de paix après la fin de la guerre civile, explosent sans laisser de traces, si ce n'est celle de leur membre viril. Massimo Risi, inspecteur italien des Nations Unies, est dépêché sur les lieux pour élucider ces morts mystérieuses.
Accompagné d'un traducteur, il arpente Tizangara à la recherche d'indices.Ana Deusqueira la prostituée, Sulplício le père du narrateur, Temporina la jeune ensorcelée, le prêtre Muhando, le sorcier Zeca Andorinho et Estêvão Jonas l'administrateur corrompu du village sont les personnages bigarrés de cette farce à la fois grotesque et tragique.
Mia Couto dépeint avec un humour décapant l'histoire du Mozambique contemporain, de l'immense espoir suscité par l'indépendance et la confiscation du pouvoir par les héros d'hier à la période qui a suivi la fin de la guerre civile sous le regard complice de la communauté internationale. Fable du chaos, Le dernier vol du flamant s'élève contre les vies brisées par le fracas des guerres et l'indigence des gouvernants.
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Comme dans le Fil des missangas, Chandeigne 2010, Histoires rêvérées, de très courtes nouvelles dressent le tableau d'une humanité vent debout. Un grand-père enseigne à son petit-fils à voir l'ailleurs. Une petite fille, ne pouvant se résoudre à abandonner son père au milieu des bombes, se transforme en fleur. Un aveugle, dont le guide est mort à la guerre, nous montre le chemin. Le vieux Felizbento qui, en pleine guerre, refuse de quitter sa maison et qui ne partira qu'à condition d'emmener tous les arbres. Un enfant victime de la barbarie militaire. Le buveur du temps. Une noix de coco pleure et saigne, un hippopotame, dont un dit qu'il serait un trépassé, détruit un centre d'alphabétisation. La guerre des clowns ou comment deux clowns vont semant la guerre de ville en ville... et bien d'autres histoires qui font du rêve le lieu de résistance ultime face aux ravages de la guerre. « Ces histoires parlent de ce territoire dans lequel nous nous reconstruisons et mouillons d'espoir le visage de la pluie, eau rêvérée. De ce territoire dans lequel tous les hommes sont égaux, ainsi : feignant d'être là, rêvant de partir, inventant de revenir » écrit Mia Couto en introduction à ce recueil. Publié en 1994, c'est un recueil fondamental dans la genèse de l'oeuvre de Mia Couto, de son écriture si souvent commentée et de sa filiation avec João Guimarães Rosa. Les néologismes, les idiomatismes, les proverbes détournés, les jeux de mots font ici florès. Autant de singularités que la traduction tente de restituer par des archaïsmes, en détournant l'emploi sémantique ou grammatical des mots, en créant des mots composés ou des néologismes (par la préfixation, suffixation, mots valises et fusion de deux mots), afin de faire entendre le bruissement de la langue.
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«Et si ça se trouve, il y en a qui ont peur que la peur prenne fin».
En mai 2011, Mia Couto a été invité aux Conférences d'Estoril (Lisbonne), dont le but est de susciter des débats internationaux sur les défis de la globalisation.Seul homme de lettres invité, Mia Couto intervient en lisantun texte sur l'instrumentalisation la peur. Cette conférence était contemporaine de l'intervention d 'une force armée internationale en Lybie.
C'est ce texte bref, fort, lucide et plus que jamais d'actualité que nous donnons ici en version bilingue.
« La peur a été en définitive le maître qui m'a fait le plus désapprendre. Lorsque j'ai quitté ma maison natale, une main invisible m'ôtait le courage de vivre et l'audace d'être moi-même. À l'horizon, il y avait davantage de murs que de routes. À cette époque, j'entrevoyais déjà une autre vérité : il existe en ce monde plus de peur des mauvaises choses que de mauvaises choses à proprement parler. [...] »
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Et si Obama était africain...
Mia Couto
- Editions Chandeigne&Lima
- Lusitane
- 17 Mars 2010
- 9782915540680
Au lendemain de la victoire de Barack Obama, l'Afrique est en liesse.
Mia Couto s'insurge contre la récupération politique, par les dirigeants africains, de l'élection de celui qu'ils qualifient de " notre frère ". Mia Couto se demande alors : " et si Obama était africain et candidat à une présidence africaine ? " Cet article d'intervention est suivi de Luso-Aphonies Il y expose, non sans humour, les méandres de la lusophone et de son rapport complexe avec l'histoire du Mozambique.
Le Mozambique aurait-il besoin d'une politique de la lusophone pour être lusophone ? Comme dit Wole Soyinka : " Le tigre n'a pas besoin d'affirmer sa tigritude. Il bondit sur sa proie et s'éprouve tigre. " Mia Couto, né au Mozambique en 1955, est aujourd'hui l'un des plus grands écrivains de langue portugaise.
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