Filtrer
Support
Langues
Prix
Littérature
-
En 2008, le repas dominical se terminait par un parricide symbolique de l' «exsoissantuitaraatardé» ( Mes soixantes huitres).
En 2018, autour de la blanquette, «ça ne crie plus, ça oublie les noms d'oiseaux, et ça parle encore moins, et ça sent l'huile essen- tielle». Non, ça pianote sur le Smartphone. Mais le soixantehuitard est de moins en moins attardé, il s'est offert un Iphone, a musclé ses pouces, est devenu l'Art Tatum du smartfaune. Alors, par portables interposés, s'engage une conversation qui commence par :
#JeSuisPapa:
Je trouve que la blanquette, maman l'a vraiment réussie. Non?
Macron, lui, adorerait. Et vous ?
Et ceci n'est qu'un début, continuons le repas, les tweets , le combat.
-
La mauvaise graine et autres nouvelles
Jean-Bernard Pouy
- Folio
- Folio 2 Euros
- 5 Janvier 2006
- 9782070319824
Nouvelles extraites du recueil Les roubignoles du destin
-
Tout commence le jour où les Nouveaux Maîtres du Monde (entendez un Russe, un Américain et un Anglais) rendent visite à Arthur Keelt, célèbre spécialiste du langage qui vit presque en ermite dans les montagnes de Styrie. Les Nouveaux Maîtres du Monde ont certes libéré l'Autriche du diable, mais Keelt se méfie quand ses visiteurs lui annoncent que des extraterrestres ont laissé un étrange message dans le désert de Mojave. Seul un grand linguiste comme lui saura en déchiffrer la teneur exacte. En l'occurrence, le message dit ceci : « Vous êtes décidément trop nuls, néfastes et dangereux. On repart prendre du matériel et on revient vous péter la gueule. » Arrive une cage métallique, dont la nature est inconnue sur Terre. Et dans cette cage est enfermé un merle. Dès lors Arthur n'a d'autre choix que de chercher à comprendre ce que les extraterrestres ont vraiment voulu dire. Espionné par un beau légionnaire amateur de Karl Kraus, visité régulièrement par Greta la postière et Stûrz le paysan, Arthur discute avec le merle et échafaude tranquillement ses théories.
-
La braderie, la brocante, ou le vide grenier, appelez cela comme vous le voulez, est sans doute l'activité du dimanche par excellence. Le narrateur, critique d'art dans un hebdomadaire féminin, s'adonne régulièrement à ce qu'il voit comme un « sport ». Après avoir donné au lecteur de précieux conseils pour dénicher la perle rare et ne pas s'ennuyer dans une braderie, le narrateur nous confie sa passion : dénicher les « excréments de l'art ». Sous ce nom oxymorique se cachent les chefs d'oeuvres insoupçonnés auxquels personne ne prête attention dans les brocantes. Un jour, il se rend en Bretagne et tombe sur un tableau, qui pourrait avoir été peint par Van Hoogstraten, pour la modique somme de vingt euros. Malgré l'incompréhension de son épouse pour ces toiles, celles-ci s'amoncellent dans leur garage.
Un ami restaurateur pense que le tableau pourrait être l'oeuvre de Vermeer et le convainc de faire de plus amples recherches. Le narrateur finit par gratter lui-même la couche de peinture qui permettrait d'aboutir à la réponse définitive. Mais, la surprise est immense quand il découvre un téléphone, la copie conforme du vieux S63 qui trône au beau milieu du garage. Décidé à percer le mystère de ce tableau, le narrateur se rend à nouveau en Bretagne, auprès du vendeur. Il apprend qu'il appartenait à un marquis. Il se rend alors au manoir de celui-ci afin d'en savoir plus. C'est en réalité un ancêtre du manoir, Jégu Maodanez de Kerampuil, qui en est l'auteur, un fou qui se serait jeté de la tour. Le marquis l'invite alors à observer un tableau du même artiste. Il voit cette fois-ci un autobus. En se rendant au musée de Quimper, afin de voir ses autres tableaux, il remarque un hélicoptère. La folie s'emparet- elle de lui, qui entend même le S63 sonner, ou la folie du peintre était-elle en réalité un don de prémonition ? Un jour, il a une révélation : la mort c'est l'art. Mais, il s'interroge encore : quel est le rapport entre l'art, la mort, un S63, un autobus et un hélicoptère ?
-
Lettre de Sergueï Eisenstein à Jean-Luc Godard
Jean-Bernard Pouy
- Folies D'Encre
- 16 Mai 2019
- 9791097567088
Dans une lettre fictive, anachronique et humoristique adressée à J.-L. Godard, le réalisateur russe S. Eisenstein félicite l'implication du cinéaste suisse en mai 1968, ses prises de parole ainsi que ses engagements politiques et cinématographiques. Suivi d'une autre lettre fictive de J. Staline à J. Wayne
-
L'opération paraissait simple : un manoir, une porte, une serrure à ouvrir.
Et bingo, dix mille euros. Sauf que ces salauds de mafieux russes n'ont jamais honoré leur marché. Ils ont eu les tableaux et moi, je suis reparti bredouille. J'ai une sacrée frousse, il y a de quoi, mais ces dix mille euros, ils me les doivent et je les veux... à tout prix.
-
Depuis belle lurette, les livres papiers ont disparu de la surface de la terre.
La Loi Miziaud assimile les chercheurs à des " thésaréactionnaires " sans utilité publique. A Secrisy, les universitaires tiennent colloque et résistent toujours à l'envahisseur. Cette fois encore. le professeur Vladimir Marchet prendra sa place dans le ballet des communications. Sa conférence ? " Les factures EDF et Pierre Boulez. du sérieux au sériel ". Pendant ce temps-là. Liliane profitera du parc ou de la plage, splendides en cette saison.
Mais quelque chose ne tourne pas rond. Contrairement aux usages de la profession, les universitaires s'éclipsent sitôt leur intervention bouclée. Marchet anticipera : " Liliane, fais les valises. on rentre à Paris ".
-
Tous les 1er Mai, la bonne ville d'Arras se remplit de tout qui est contre et anti. Contre l'horreur sociale et les manquements divers à une morale élémentaire, et anti travail obligatoire. Depuis le temps, ça aurait dû porter ses fruits vénéneux et semer une zizanie durable dans le train train hexagonal conduit par un pouvoir, qui, lui, fonce toujours, tête baissée, dans le mur de la honte.
Alors, cette année-là, tous ceux qui fêtent, en ce jour, la solidarité avec les délaissés, les démunis, les punis, les esclaves, ont décidé de se rebeller et de grimper une marche supplémentaire sur l'escalier de la contestation. Ils vont bloquer la ville et se préparer à subir un siège, un vrai.
Jusqu'au bout. En face, on prend tellement ça au sérieux qu'on envoie qui ? L'armée, bien sûr, bien connue pour son doigté.
-
Sirop de liege
Jean-Bernard Pouy, Joe G. Pinelli
- Estuaire Belgique
- Carnets Litteraires
- 22 Avril 2005
- 9782874430060
Ça s'était même terminé avec l'arrivée des flics
venus séparer les invités qui allaient s'étriper au
yatagan, ils s'étaient mis, les imbéciles, à parler
politique, et c'est tant mieux si Eddy est complètement
ravagé, mais qu'est-ce qu'il lui a fait,
ce poisson, hein oe
-
Mieux que rien
Denis Flageul, Jean-Bernard Pouy
- Terre De Brume
- Litteratures Terre De Brume
- 26 Novembre 2013
- 9782843625114
-
C'est mon tour
Jean-marie Catonné, Eric Fottorino, Gérard Mordillat, Jean-Bernard Pouy
- Eden
- 1 Juin 2003
- 9782913245716
Grand format N.C.Livre étranger - Contacter votre libraire
Épuisé
-
-
-
-
Lancé sur ses lignes intérieures, jean-bernard pouy se livre à tous les aiguillages.
Bifurcation d'époques et de lieux, identités que recoupent de parlantes initiales, il traverse les stations de son paysage.
Sur le quai de certaines gares, on croise fausto coppi en " poète florentin du dolce stil nuovo ". plus loin, nietzsche signe le numéro 2000 de la série noire, " dans le genre tueur hâve et parano galopante ". derrière la vitre, les parents font toujours signe.
Simple question de rails, mais quand le machiniste du train s'appelle gilles de rais, on peut s'attendre à suivre de singuliers itinéraires.
" pourquoi gilles de rais c'est moi ?
(. ) parce qu'il y a un aveu " c'est cet aveu qui couve au coeur des " cendres chaudes ".
-
Vive la société ludique ! Vive les mômes et les voyous ! Abolition de la société de classes ! Autogestion de la vie quotidienne ! Ici, bientôt de charmantes ruines. Merde au bonheur ! Vivez ! N'admettez plus d'être immatriculés, fichés, opprimés, réquisitionnés, prêchés, recensés, traqués ! Chassez le flic de votre tête ! Mangez vos professeurs ! N'obéissez jamais plus ! Ne travaillez jamais ! Ne faites jamais confiance à quelqu'un de plus de trente ans ! Ne prenez plus l'ascenseur, prenez le pouvoir ! Que c'est triste d'aimer le fric. Brûlez les banques ! Vous êtes creux. Vous finirez tous par crever du confort. La vie est ailleurs. Soyez contre tout. Surtout contre vous-même. Oubliez tout ce que vous avez appris. Commencez par rêver. Prenez vos désirs pour des réalités. Soyez réalistes, demandez l'impossible. Ouvrez les fenêtres de votre coeur. Faites la somme de vos rancoeurs et ayez honte. Ne gardez pas votre sang-froid. Jouissez sans entraves ! Déboutonnez votre cerveau aussi souvent que votre braguette ! En tout cas, pas de remords !
-
-
Quel dommage que l'un de nos partis politiques n'ait pas choisi, comme appellation, la "Maison Bleue".
On rêve, a posteriori, des effets poétiques et tactiques générés par une telle décision. Et l'on regrette de ne pas avoir vérifié comment les opposants auraient réagi à un tel message. Donc imaginons. Voilà le dernier acte de la furieuse bataille opposant, dans le sang et la fureur, les "Maisons" entre elles. Tout ça sous le regard aigu et araisonnable de ceux qui ne se sentent jamais propriétaires de quoi que ce soit et qui ont choisi de s'opposer à la pensée inique.