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Paris 1931, l'Exposition Coloniale. Quelques jours avant l'inauguration officielle, empoisonnés ou victimes d'une nourriture inadaptée, tous les crocodiles du marigot meurent d'un coup.
Une solution est négociée par les organisateurs afin de remédier à la catastrophe. Le cirque Höffner de Francfort-sur-le-Main, qui souhaite renouveler l'intérêt du public allemand, veut bien prêter les siens, mais en échange d'autant de Canaques. Qu'à cela ne tienne !
Les « cannibales » seront expédiés.
Inspiré par ce fait authentique, le récit déroule l'intrigue sur fond du Paris des années trente - ses mentalités, l'univers étrange de l'Exposition - tout en mettant en perspective les révoltes qui devaient avoir lieu un demi-siècle plus tard en Nouvelle-Calédonie.
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Écrites au cours des quarante dernières années, les 76 nouvelles qui composent Le Roman noir de l'Histoire retracent, par la fiction documentée, les soubresauts de plus d'un siècle et demi d'histoire contemporaine française.
Classées selon l'ordre chronologique de l'action, de 1855 à 2030, elles décrivent une trajectoire surprenante prenant naissance sur l'île anglo-normande d'exil d'un poète, pour s'achever sur une orbite interstellaire encombrée des déchets de la conquête spatiale.
Les onze chapitres qui rythment le recueil épousent les grands mouvements du temps, les utopies de la Commune, le fracas de la chute des empires, les refus d'obéir, les solidarités, la soif de justice, l'espoir toujours recommencé mais aussi les enfermements, les trahisons, les rêves foudroyés, les mots qui ne parviennent plus à dire ce qui est...
Les personnages qui peuplent cette histoire ne sont pas ceux dont les manuels ont retenu le nom, ceux dont les statues attirent les pigeons sur nos places.
Manifestant mulhousien de 1912, déserteur de 1917, sportif de 1936, contrebandier espagnol de 1938, boxeur juif de 1941, Gitan belge en exode, môme analphabète indigène, Kanak rejeté, prostituée aveuglée, sidérurgiste bafoué, prolote amnésique, vendeuse de roses meurtrière, réfugié calaisien, ils ne sont rien.
Et comme dit la chanson, ils sont tout.
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Venu sur les côtes de Bretagne pour y retrouver le souvenir de sa compagne disparue, le narrateur est témoin d'une scène étrange qui va l'inciter à en savoir davantage : au cours d'une fête dans une auberge, un vieux marin est empêché de chanter en breton sur l'air d'une complainte traditionnelle.
Le lendemain, il est retrouvé mort. Le récit dévoilera qu'un complot de septuagénaires protège le secret de la cargaison du " dundee de Bob. " Sur un mode cher à Daeninckx, les bribes d'histoire s'ajustent jusqu'à faire resurgir une page d'Histoire oubliée. De la seconde nouvelle, on ne donnera que les mots de la dédicace qui, par deux fois, est l'envoi qui précède la mort : " A Fiona, qui sait qu'il ne faut chercher aucune excuse, qu'il faut préférer faire face à son destin en acceptant d'en payer le prix.
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Houria vient d'avoir 65 ans et une retraite si maigre qu'il ne lui est plus possible de vivre à Paris. Elle décide alors de revenir sur les lieux de son enfance: à Béziers, où elle trouve facilement un appartement au centre-ville.
Mais elle va découvrir peu à peu que cette ancienne capitale du Midi viticole autrefois florissante est aujourd'hui rongée par la pauvreté, l'incurie et la déshérence.
Au cours du mois de février et mars 2014, alors que se déroulait la campagne électorale fortement marquée par les thématiques du Front National, Didier Daeninckx a promené son regard sur les façades délabrées, les vitrines murées, les ruelles lépreuses. Il a écouté les propos d'une population qui vit dans un abandon et un désarroi inquiétants.
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1931, l'Exposition Coloniale. Quelques jours avant l'inauguration officielle, empoisonnés ou victimes d'une nourriture inadaptée, tous les crocodiles du marigot meurent d'un coup.
Une solution est négociée par les organisateurs afin de remédier à la catastrophe. Le cirque Höffner de Francfort-sur-le-Main, qui souhaite renouveler l'intérêt du public, veut bien prêter les siens, mais en échange d'autant de Canaques.
Qu'à cela ne tienne ! Les « cannibales » seront expédiés.
Inspiré par ce fait authentique, le récit déroule l'intrigue sur fond du Paris des années trente - ses mentalités, l'univers étrange de l'exposition - tout en mettant en perspective les révoltes qui devaient avoir lieu un demi-siècle plus tard en Nouvelle-Calédonie.
Le second récit commence au moment où Gocéné, le héros de Cannibale, pose le pied sur le sol de la « métropole », trois quarts de siècle après son premier séjour forcé lors de l'Exposition coloniale. Il sait seulement qu'il est venu pour honorer un engagement. Et si, à ce moment précis, on lui posait la question de savoir ce qu'il compte faire à Paris, il répondrait qu'il vient chercher un frère kanak dont la trace s'est perdue cent vingt-quatre ans plus tôt, et qu'il compte bien le ramener parmi les siens.
Le Retour d'Ataï se penche sur les exactions de la politique colonialiste, tandis qu'apparaissent en écho les luttes tragiques pour la libération, durant les années quatre-vingt. Aux côtés du héros, le lecteur découvre une fois encore comment la réalité historique prend parfois de surprenantes allures de fiction.
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La littérature est une arme.
Qui la sert prend parfois le risque majeur: celui de perdre la vie. Dans la nouvelle qui ouvre le recueil, " La couleur du noir ", la fiction - sous la forme d'un manuscrit - met en jeu une page d'histoire peu connue, l'insurrection malgache de 1947, et dévoile du même coup l'ampleur d'une machinerie meurtrière. Le passé n'est jamais qu'un présent réactualisé. Une image - matérielle, ou conservée dans une mémoire individuelle --, un souvenir qu'on croyait oublié suffisent pour changer la façon dont on prend part au monde, dont on décide d'un acte, d'une posture face à un événement, ou de la tisanière dont on engage son destin.
Voilà, à travers ces récits brefs, les situations que parcourt le regard de Daeninckx, rebondissant, de façon à la fois résolue et inquiète, entre la pose du révolutionnaire et celle du poète - pour reprendre les mots de Francis Ponge dont il se réclame.
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Les personnages de Daeninckx ne sont pas des héros, seulement des gens ordinaires qu'une curiosité, un tiers, un hasard, permettent de découvrir tout autres.
Parfois ambigus, souvent révoltés magnifiques qui apportent leur pierre à l'oeuvre de justice dont rêvent les hommes. Rien n'échappe au regard en conscience de l'auteur qui sait débusquer la petite bassesse, l'ignominie des salauds ou le beau geste qui s'ignore.
Avec la force d'évocation sûre qu'on lui connaît, sa manière d'épingler le détail qui fait la scène, en donne toute la tonalité, Daeninckx est l'un des rares écrivains du politique à tenir actif l'écheveau de la comédie humaine tendu vers son embellie..
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Histoire et faux semblants
Didier Daeninckx
- Verdier
- Litterature Francaise
- 15 Février 2007
- 9782864324911
dans ces quatre nouvelles, qui auraient pu s'intituler " doubles vies ", l'histoire refuse que l'on assemble trop vite les bribes qui la constituent.
les apparences s'avèrent toujours trompeuses : rêvant de la mère, on rencontre la fille, sans se douter des dangers d'une telle confusion. sosies et jumeaux, faux " nègre " et vrai canaque, chacun dissimule, est victime du pouvoir de l'illusion ou du prêt-à-penser. les manouches et les saltimbanques sont tout désignés pour figurer des assassins. mais l'art de celui qui, par profession ou par goût, est en quête, consiste à trouver le moment opportun et le seul indice sur lequel il doit s'arrêter afin que, déréglant les perspectives, naisse sous nos yeux une interprétation nouvelle des faits.
ajoutons à cela l'humour, et la langue qui sait se faire chez daeninckx si savoureusement populaire, et aussi sa volonté constante - visible jusque dans la description des paysages urbains de banlieue - d'historiciser le présent.
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Il est bien lourd le bagage que brigitte emporte lorsqu'elle quitte, après plusieurs années de détention, la prison de fleury-mérogis.
Contrainte d'adopter une fausse identité, elle se laisse guider par le hasard jusqu'à saint-nazaire où, sous les traits de stellio, le pêcheur d'épaves, elle rencontre son double.
Accident ou faute, le passé fait retour dans la trame des jours qu'on aurait voulus neufs, jusqu'à ce que le piège se resserre et que les destinées volent en éclats.
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la nouvelle, chez didier daeninckx, bat au rythme du monde.
son éclat noir et incisif brille comme pour laisser une trace de ceux - héros ou inconnus - dont elle évoque la vie. elle se cherche en scrutant le regard des témoins, et se construit au présent sur la trame de l'histoire. elle s'écrit alors que la poussière des effondrements est encore en suspens. et quand la façade de la cité, le mur de l'atelier, ont déjà disparu, elle est l'ombre sauvegardée. cet ouvrage confirme, s'il en était besoin, que didier daeninckx est bien l'observateur le plus intransigeant de la littérature sociale et politique de son temps.
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Le goût de la vérité ; réponse à Gilles Perrault
Didier Daeninckx
- Verdier
- Littérature Française
- 1 Novembre 1998
- 9782864322771
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