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Gerard Louis
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Cette fois, Anne Perry-Bouquet y va par quatre chemins pour nous emmener dans son univers quelque peu... décalé.
Avec Madame Palmyre, deux fois veuve et en conversation permanente et unique avec les murs de sa maison au sujet de blanquette de veau, par exemple.
Avec la bienheureuse Apolline dont le frigo s'appelle Gugumus et le lit jasmin. Chez elle, c'est Arthur qui la jasmine et l'ange qui fait la vaisselle mais seulement quand l'envie lui prend. Elle l'avoue elle même, sa vie a Un côté décousu...
Avec Carmina, jeune veuve qui, au sortir de sa douche, rencontre le beau Grégorio, tueur selon lui de sa mère. Fichée La Bas, elle acquière la certitude qu'elle aussi est dans le coup, avec lui, pour toujours ou pour l'Acte cinq.
Avec Victoire, vendeuse "tout terrain" : même le dimanche soir et bien avant qu'Antonio n'arrive avec son sourire d'ogre aux dents de lait. Mais quand la Bidoune s'est fourrée dans ses pattes, à Orly, elle pensa à la Lulu de Sabregnolles-les-bas-Puits.
Mais ne nous égarons pas, ce livre ne nous parle que des choses de la vie : la quête d'amour, la fragilité des jours, l'incertitude mortelle...
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- Qu'est-ce qui te rendrait heureux, Blandino ?
- Vraiment heureux ? Qu'après, je demanderais rien d'autre ?
- Oui.
- Je voudrais être beau, Madame Bertille.
Je crois que je saurais être beau. (Ravaillac) Tous les textes qui ébranlent cette Cage des mots sont prisonniers d'une expérience et d'une émotion. Ils disent une histoire parce qu'ils ont une histoire. Ils disent la recherche non pas du Bonheur, avec sa majuscule menteuse, mais celle d'une volonté de vivre autrement, de changer ce qu'on appelle «le cours des choses» quand les choses de la vie massacrent la vraie vie : Ainsi les gens de la Cristallerie combattent-ils ensemble pour sauver leur usine (Sirènes de cristal), ainsi les mères et les nourrices combattent-elles seules pour sauver leurs enfants. (l'Autruche et la Salomé) (Les yeux de Tintamarre) Or, ces MOTS-là, pour tout dire, n'empruntent aucune démonstration conventionnelle.On croit qu'ils sortent tout seuls C'est qu'Anne Perry-Bouquet insuffle à ses nouvelles et à son théâtre une jeunesse, une fraîcheur et une souveraine liberté de ton. Bouleversant de tendresse, ce recueil, comme l'ensemble de son oeuvre, est porté par une écriture lumineuse, évocatrice et puissante.
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Romans, théâtre, télévision... Anne Perry-Bouquet, la Lorraine, complète, à la manière d'un orfèvre, une oeuvre littéraire honorée entre autres par le prix Erckmann-Chatrian et par deux livres sélectionnés pour le Goncourt...
J'ai tiré une photo . C'était lui. A côté d'elle. En mariés. Un grand costaud. Une petite môme déguisée en jour de fête. Des fleurs, sur un guéridon. J'ai dit : "Vous êtes très beaux tous les deux. Vous êtes tout jeunes. Vous avez eu des enfants ?" Elle a pris la photo, lui a tiré la langue, l'a rangée dans son étui transparent, puis dans la boîte. Elle a refermé le couvercle. "Sept fausses couches, ma biche. A la dernière, ils m'ont tout enlevé. Encore aujourd'hui, tout ça m'dépasse ! " " Il t'a quittée ? " " Pourquoi qu'il m'aurait quittée ? Non. Il est mort. C'est déjà bien assez.»