Alain Guyard
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On a connu ce dialecticien des bords de route enseignant en prison, barde de la sagesse voyoute et de la gymnosophie, féministe contemplateur et promoteur du gitanisme, on le découvre, pour ce sixième esclandre jovial au Dilettante, coureur des bois solitaire épris de la vie sylvestre, de sa faune fragile, de ses émois végétaux et de ses rôdeurs espiègles. De la camaraderie avec les sangliers à la patience des arbres, il nous dépeint les fastes forestiers avec une émotion d'accoucheur. Notre maïeuticien assiste au monde, à son souffle, à sa pousse, à ses drames minuscules et cela suffit. Mais Guyard s'appelle Guyard et la volée de bois vert (en vieux germain, Guyard c'est l'amateur de bois dur) n'est pas qu'un vain mot : sont dûment rossés tous les graphomanes eschatologiques qui attendent que la fin du monde arrive, les débitants en ensauvagement, les ermites télévisuels, les négociants en quotidien rugueux et autres disciples approximatifs de Muir et Thoreau.
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22 leçons de philosophie par et pour les mauvaises filles, les goudous, les travelos, les couires, les petits pédés et les grandes folles
Alain Guyard
- Le Dilettante
- 4 Novembre 2020
- 9791030800241
Depuis Platon, la philosophie est une affaire de mecs en mal de muscles, et pour lesquels le concept est un substitut au zguègue. Par bonheur, l'histoire de cette discipline est truffée de gonzesses qui n'eurent pas eu froid aux yeux et montèrent à l'assaut de l'Olympe phallocratique de la pensée. De furieuses gisquettes s'ingénièrent à débusquer la supercherie sexiste et à voler l'héritage aux hommes, d'autres s'appliquèrent joyeusement à le démolir.
D'autres encore se mirent à philosopher par-delà femme et mâle, dans un pétaradant carambolage de concepts transgenres. C'est de tous ces phénomènes oubliés qu'on va causer, en dressant les portraits de ces mauvaises filles, goudous, travelos, couires, petits pédés et grandes folles qui s'amusèrent au chamboul'-tout bousculant la respectabilité de la vieille dame philosophie pour la convertir en meneuse de revue d'un cabaret conceptuel d'un nouveau genre.
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33 leçons de philosophie par et pour les mauvais garçons
Alain Guyard
- Le Dilettante
- 27 Avril 2013
- 9782842637736
33 leçons de philo où les philosophes sont révélés sous leur vrai jour : des mauvais garçons, en butte à l'autorité religieuse, politique de leur temps, en bagarre constante contre la bêtise, parfois en fricotant furieusement avec les limites de la légalité. 33 cours théoriques pour dépoussiérer la philosophie suivis d'exercices pratiques et métaphysiques cocasses, surprenants et/ou cochonesques. 33 leçons pour rendre à la philosophie, aujourd'hui si populaire mais si inoffensive, son maquis et sa bonne odeur de poudre, de fer chauffé à blanc, et de vin rouge.
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Jusqu'à il y a peu, en philosophie, antique patrie du concept poli à la main et de la dialectique fin moulue, Alain était synonyme de commerce pondéré, de sagesse en trois points et de radicalisme sur coussin d'air. Enfin Guyard vint. Guyard le goliard, le poissard, le soudard, nous rappelant que les Alains, long time ago, furent une tribu des plus barbares. Avec lui philo se fit folie, défroqua la toge, mit les doigts dans le nez et dans la prise, se risqua aux mauvais lieux et substitua au portique de Zénon ceux que Dame Sécurité impose à l'entrée des centrales.
En témoignent à la barre les trois titres qu'icelui publia au Dilettante, on l'y voit philosopher au coeur de la taule, frôler le ravin avec des Gitans et s'encanailler la sagesse avec tout ce que le monde compte de marginaux.
À lire Natchave, son quatrième titre, le dossier de l'auteur s'épaissit : natchave, en bel argot, signifiant « s'en aller, partir, se faire la belle ». S'y démontre en effet ce que le futur pensant retiendra comme « le théorème de Guyard ». Énonçons : « La profondeur de la pensée est fonction de l'usure des semelles. » À savoir que si, quelqu'un se dit penseur, matez-lui les tatanes : pures d'éraflures, vous avez affaire à un rentier du logos, un de ces fonctionnaires du cogito qui touillent la soupe conceptuelle dans un sens puis dans un autre ; mais, si elles sont usées jusqu'à la corde ou si le crèpe est fourbu, sans doute avez-vous touché un vrai, un tatoué du jus de crâne.
Car le philosophe va et sa pensée va de concert, marche, rôde, randonne, dort dehors et rentre tard, passe en fraude. Au fil de ce flamboyant et turgescent traité de philosophie à grandes foulées, Guyard nous modèle un Socrate SDF, lointain disciple des chamans thraces, nous cisèle un portait d'Antisthène l'anti-système, maître de Diogène, déroule l'histoire des goliards, escholiers en rupture de colliers académiques et de bancs de galère scolastique, entrelardant le tout de tranches de vie juteuses, guyanaises, camarguaises et surtout gitanes. Tous les chemins mènent aux Roms.
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Lazare Vilain, philosophe de formation et dialecticien de vocation, se voit proposer d'enseigner son noble art devant un public de taulards. La chose se passe au mieux : troublé et séduit, le public répond présent. Mais peu à peu, Vilain se familiarise, copine et devient partie prenante d'un milieu qu'il importe de ne fréquenter qu'armé de méfiance.
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La fleur au fusil
Alain Guyard
- Camino Verde
- Un Spectacle A Lire Et A Ecouter
- 17 Mars 2013
- 9791090267060
Nom?: Bourcier. Prénom?: François. Qualité?: poilus. Avec un s. Car il les incarne tous, ces jeunes hommes partis la fleur au fusil dans la tiédeur de l'été 1914. Il raconte leur histoire, le front, les tranchées. Il est la voix des anonymes broyés par la machine de guerre. Certains s'égarent dans la folie, d'autres trouvent refuge dans la prière, d'autres encore fuient dans l'alcool. Les blessés qu'on en vient à envier, les mutilations volontaires, les fusillés pour l'exemple... Il montre la déshumanisation au quotidien. Alain Guyard a consacré trois ans à élaborer ce texte à partir de chroniques et de témoignages. On retrouve le jeu bouleversant du comédien de « Résister c'est exister ». Le propos est rythmé, une utilisation d'infimes détails qui lui donnent le visage de tous les poilus pour une magistrale leçon d'histoire.
Spectacle de François Bourcier, texte d'Alain Guyard. -
Lui, c'est Ryan Moreau, impatient-né et dentellier-soudeur virtuose, elle, c'est Cyndie Roux, une gentille téléportée du bulbe qui vit d'amour pur et d'art métallique ; autour de ces accortes tourtereaux démonétisés et sans enfant gravite une galaxie de monstres joviaux comme maître Cube, obèse avocat marron, les patibulaires frères Patrac, Kristopher, compagnon de route et de déroute, la reine Josépha, impératrice des caravanes. Et tout ce beau monde d'affiner à l'infini l'art de gagner plus en travaillant peu, si ce n'est en trafiquant de l'herbe louche ou de la poudre d'escampette, en désossant les 4 X 4 et en rêvant méthode, planning et dividende. Après passage par la case prison et embrasement généralisé, tout cela aurait pu mal finir, dans l'hécatombe et le déficit, si ce n'était l'appui poétique d'un capitaine lyrique aux élans homériques qui remettra à flot tout ce beau monde.
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Quand Stella Dante, jeune inspectrice de police criminelle, est mutée dans cette grande ville du sud de la France, elle n'imagine pas que la première affaire qui l'attend est celle du meurtre du futur Grand Maître d'une des plus puissantes obédiences maçonniques, dans un milieu truffé d'islamistes, de réseaux fascistes hérités de l'Algérie Française, de flics véreux et de barbouzes faisant double ou triple jeu. Elle n'imagine pas non plus le terrible passé que cache son coéquipier, et encore moins le travail d'infiltration d'organisations clandestines dans les loges maçonniques. Qui, en effet, peut imaginer un jour mettre les pieds dans un vaste programme de subversion politique qui puise son inspiration dans le mysticisme judaïque le plus secret ?
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Comme les valeurs mises à jour par la Maçonnerie il y a trois cent ans connaissent aujourd'hui une crise planétaire, la maçonnerie " libérale " est condamnée à disparaître.
En réponse, la maçonnerie fondamentaliste, ultra réactionnaire, attend son heure et prépare une revanche historique. Face à l'alternative, le retour aux noires forêts de l'initiation et à ses maquis immuables demeure plus que jamais d'actualité.
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C'est une histoire d'Amour. C'est une histoire de Littérature. C'est une histoire de Révolution. C'est l'histoire d'un jeune homme anarchiste, communiste qui au lendemain de la guerre d'Algérie prend les armes pour dévaliser les riches et distribuer le butin dans les quartiers pauvres de Marseille... et qui prendra plus de vingt ans de prison pour ça?! C'est l'histoire d'une rencontre. Entre lui et une jeune prof de français. C'est l'histoire de leur correspondance aux lettres de feu, de leurs étreintes à faire pâlir le soleil, à renverser les murs de toutes les prisons de France. C'est l'histoire d'une insurrection qui passe par les armes, les larmes et trans?gure les âmes. C'est l'histoire de toute révolution, celle des idéaux inchangés et des coeurs chavirés.
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